Carolyn Carlson
a toujours écrit, dessiné, peint. Pour danser
et en dansant, pourrait-on dire de la chorégraphe
qui qualifie sa danse de poésie visuelle.
Carlson sourit en évoquant les millions de pages
noircies et colorées de ses carnets qu’elle
a donnés à la BnF en 2013. Comme autant de
témoins précieux de sa pensée, de son
rapport à la nature, de son processus de création,
de sa folie et de son humour. L’artiste est plus secrète
sur son oeuvre graphique produit en parallèle. Un
oeuvre nécessaire, où le geste devient trace,
où l’invisible devient visible, en contrepoint
du geste éphémère de la danse. Des
premiers dessins sur de simples feuilles de papier aux encres
abstraites sur papiers rapportés du Japon, c’est
cette expression méconnue de la chorégraphe
que La Piscine accueille cet été.
En France, les pionniers Jacques Fillacier,
Georges Patrix et Bernard Lassus inventent une profession
à la croisée de l'architecture et du design,
le colorisme-conseil. Avec André Lemonnier, Jean-Philippe
Lenclos, Michel et France Cler, Victor Grillo, Fabio Rieti,
Ryoichi Shigeta, les années 1970 voient émerger
une seconde génération de coloristes. La diversité
leurs approches crée une variété de
propositions plastiques : les unes se révèlent
par un traitement paysager de la couleur, d’autres
transforment l'espace par des motifs « supergraphiques
», une troisième approche s'incarne dans un
art monumental. |